Je me souviens encore de la bombe que j’ai reçue lorsqu’il y a une dizaine d’années j’ai eu mon premier diagnostic HPI. La deuxième bombe, peut-être encore plus puissante, est arrivée quelques années plus tard quand celui de TSA a été évoqué.
Un mélange d’émotions, de questions, de scénarios qu’on refait dans sa tête, en boucle. On se réexplique sa vie en la faisant défiler rétrospectivement, on la comprend mieux, mais là, c’est la colère, l’injustice, le sentiment d’un gros gâchis qui s’impose à nous.
Le gâchis de toute cette souffrance, ces remises en question permanentes, ces culpabilisations de nos proches, de nos enseignants, de nos collègues.
Le gâchis de ce qui aurait pu être évité, de ce qui aurait pu être différent, moins dur, plus en cohérence avec nous.
Le gâchis des choix contraints de quitter un emploi qui nous plaisait pourtant, mais dans lequel on ne pouvait pas trouver sa place.
Tout ça c’est sans compter les commentaires de l’entourage qui n’y croit pas vraiment ou banalise les conséquences d’un tel diagnostic.
« On n’est tous un peu autiste », « c’est un phénomène de mode », « Autiste ? Tu crois que tu es une sorte de génie ? »…Voilà un tout petit florilège des réactions que j’ai pu entendre.
Tristesse, colère, sentiment d’injustice m’ont longtemps accompagné et surtout la conclusion : « qu’est-ce que je fais de ça maintenant ? », « ça ne va pas changer ma vie, ça ne fait que la chambouler encore un peu plus ».
Et pourtant, une fois passé l’orage je me suis aperçue qu’il ne servait à rien de lutter contre moi-même, que c’était ma façon d’être, que je ne faisais pas exprès, contrairement à ce qu’on avait pu me faire croire depuis toujours.
Les diagnostics m’ont permis de mieux me connaître et surtout d’apprendre à me respecter. Pas facile après avoir passé ma vie à essayer de m’adapter envers et contre tout.
Alors :
- A ceux qui viennent de prendre une grosse bombe après peut-être des années d’errance diagnostique et de décalage profond avec son environnement,
- A ceux qui sont dans ce tsunami émotionnel et qui ne savent pas quoi faire de cette annonce,
- A ceux qui se sentent encore plus mal après, qu’avant le diagnostic (c’est dire),
J’ai envie de vous dire que le tsunami va perdre de sa puissance à mesure que vous apprendrez à vous connaître.
Les atypies sont un vrai cadeau quand on les accepte et qu’on les incarne pleinement.
N’attendez pas que les autres les acceptent. Arriver à les accepter totalement pour vous-même c’est déjà un grand chemin vers la fin de la tempête.
Je suis Halima DAMINE, je suis sophrologue et neuroatypique. Des solutions existent pour aller mieux, en complément d’un suivi médical.
Discutons-en.